• A table !

    Cette année a aussi été l'occasion de goûter de nouveaux plats, voici quelques recettes.

    A quelques jours de la fin de ce voyage, on peut rapidement synthétiser notre ordinaire pendant ses dix mois : le poulet comme viande et le riz en accompagnement arrivent en première place haut la main. Viennent ensuite les œufs, les salades de concombre avec du maïs et du thon, les pâtes. Jusque là, rien de très exotique et c'est normal. Il est parfois difficile de trouver de la viande rouge et compliqué d'accommoder des légumes et des fruits dont nous ne savons pas toujours comment ils se cuisinent.

    Au Costa Rica, le plat national est le Gallo pinto, un mélange de riz et de haricots rouges, qui peut être agrémenté d'une viande. Ce plat est dégusté le matin. L'aspect du riz moucheté avec les haricots n'est pas très attirant mais c'est cependant très bon.

    Dans les Soda (ces petites échoppes, souvent chez l'habitant, où l'on sert uniquement des plats) on trouve de nombreux plats à base de riz : "arroz con pollo" (riz au poulet) par exemple. Pour les crevettes, il faut chercher "arroz con camarones" car les Ticos n'utilisent pas le terme "gambas" et certains ne le comprennent pas. On trouve aussi des "cerviche", des sortes de marinades de poissons ou de poulpes arrosés de citron vert qui sont très bons. 

    Lors de notre première semaine à Cabuya, nous avions atterri dans le seul soda de la ville, qui servait de délicieux riz, si copieux (surtout pour les enfants) que nous étions repartis avec des doggy bag. Impossible d'y trouver un dessert. Pour les boissons, le serveur traversait la rue et allait directement dans le frigo de la supérette en face !

    Vivre près de la mer offre le privilège de pouvoir acheter le poisson directement aux pêcheurs. C'était très exotique de les attendre près de leur petite cabane (comme dans la chanson de Cabrel :-). L'immense arbre qui la surplombait était toujours plein de singes hurleurs. Parfois on arrivait un peu trop tard, les pêcheurs n'étaient plus là. Parfois, ils n'étaient pas venus travailler ce jour-là...  

    A table !

    "Se vende pescado - Here fish - Asociacion Pescadores Cabuya tel.: 2642 1032" (depuis la France vous devez utiliser l'indicatif 00 506:-)

    Quand les pêcheurs étaient là, le choix se résumait à ce qu'ils avaient réussi à attraper ce jour-là. La première fois, j'ai réussi à leur expliquer en espagnol et avec des signes que je préférais avoir du filet qu'un poisson entier. Le pêcheur a alors sorti un énorme poisson dont j'ignore le nom et l'a découpé à la machette (accessoire indispensable qui sert aussi bien à couper des noix de coco, de la viande ou à faire le jardin en taillant la haie...). C'était vraiment très impressionnant. Une autre fois, il avait attrapé des gros poissons rouges dont le dos est recouvert de longues épines qui sortent d'une nageoire dorsale. J'ai pris ce qu'il y avait mais avant de partir, je lui ai demandé un peu bêtement comment il fallait le manger. Saisie au barbecue très chaud, la peau disparaît et on prend des morceaux autour de ces grandes arrêtes. C'était loin d'être facile et finalement pas très appétissant ! Au "poissonnier" de Puerto Viejo, nous avons aussi pu goûter de l'espadon. La chair est blanche à la cuisson et le goût est très proche du thon. C'est très bon avec du citron. Il y avait aussi quelques crevettes, ce qui m'a permis d'apprendre qu'il y avait une saison pour les fruits de mer et qu'elle était passée.   

    A table !

     

    A chaque veille de départ ou presque, nous allons au restaurant ce qui nous a permis d'avoir quelques souvenirs mémorables.

    La veille de notre départ de Cabuya, nous avions trouvé sur la route de Montezuma un petit hôtel de bungalows qui faisait "restaurante". En dehors d'un couple de Hollandais, nous étions les seuls clients sous l'immense toit de tôle qui servait de terrasse. Pendant dix minutes on a pu entendre l'océan pacifique sur la plage. Puis la pluie s'est abattue d'un seul coup. "C'est parti pour trois mois", nous a confié la propriétaire - cuisinière - serveuse. Mais c'est à peu près le seul échange que nous avons pu avoir. Même à table entre nous, nous pouvions à peine nous entendre tellement le bruit était assourdissant de la pluie. A nos pieds courraient des dizaines de crabes oranges. Ils étaient si nombreux qu'il était impossible de les éviter en marchant. 

    Parmi nos repas mémorables au Costa Rica, il y a bien évidemment celui chez les indiens. C'était très simple, des légumes, de bananes et du poulet bouilli et très bon. 

    A table !

     

    Sur la côte caraïbe, le Gallo Pinto (et le riz de manière de générale) est cuit dans du lait de coco. Il est aussi systématiquement servi avec une ou deux bananes plantains. Coupées dans le sens de la longueur ou en petit dès, elles sont frites dans de l'huile et poivrées. C'est un mélange sucré salé très délicat qu'il faut préparer avec des bananes très mures (les plantains sont généralement vendues vertes). 

    A table !

     

    La banane est vraiment un ingrédient très courant et on peut le retrouver dans chacun des plats, y compris à l'apéritif... Il y a ainsi des chips à la bananes avec mille parfums. Mes préférées sont celles frottées à l'ail et au citron vert. A déguster avec une bière (Impérial ou Pilsen pour citer les deux marques locales) ! 

    A table !

     

    Notre meilleur restaurant costaricain a été le dernier. Cela faisait deux mois que nous n'avions pas mangé de vrai steak de bœuf et ça commençait vraiment à nous manquer ! On a cherché dans des guides, lus des avis ici et là, et on a trouvé un restaurant argentin dans le centre de Puerto Viejo. En cherchant un peu plus, on a finalement découvert que ce restaurant avait fermé mais que les propriétaires en avait ouvert un autre, réputé tout aussi bon sur la route de Manzanillo. Le Malbec - le nom du restaurant qui est aussi le nom d'une d'argentine, se trouve au bout d'un chemin de terre non éclairé, en plein milieu d'une forêt noire et épaisse. Après quelques kilomètre incertains, nous sommes finalement arrivés devant une grande maison de type colonial avec un immense balcon éclairé de lumières et de bougies. Deux retraités prenaient le frais en regardant le ciel. Ce soir-là, le charmant couple de restaurateurs a ouvert l'établissement uniquement pour nous. Il n'y a pas eu d'autres clients. Ils parlaient un peu français et ils nous ont expliqué la carte en long et en large. C'était la première fois que nous avions autant d'explications avant de manger ! Et le repas était vraiment incroyable. Nous avons tous les deux pris des pièces de bœufs argentins cuites au barbecue et mises en sauce par le chef devant nous. Un régal !

    A table !

     

    Notre arrivée en Thaïlande a d'abord été gustative. Dans l'avion qui reliait Kuala Lumpur à Bangkok, on nous a proposé des crevettes avec du riz. Un repas qui ne nous changeait pas beaucoup de ce que nous avions déjà connu en Amérique centrale sauf que... nous avons découvert les piments rouges et verts qui invariablement les accompagnent. C'était si épicé que les narines nous ont piqués dès l'ouverture du plat. Je n'ai pas pu finir le repas et j'ai eu quasiment instantanément le hoquet.

    C'est un lieu commun de se plaindre du niveau pimenté de la nourriture thaïlandaise. Elle est parfois épicée - si elle l'est trop c'est qu'elle est de mauvaise qualité, elle peut être aussi très raffinée et subtile. L'ennui, c'est qu'on ne peut pas non plus commander en aveugle avec des enfants - pourtant nous étions incapables de lire le Thaï ou de comprendre la composition d'un plat. On a souvent commandé du sticky rice (le riz collant thaï) "with shrimp" or "chicken", "not spicy, please". Et malgré nos efforts pour nous faire comprendre, c'était toujours une grosse surprise quand on nous apportait les plats. Qui a commandé cela ? Bah, vous ? Ah bon ?  Surprise, y compris à KFC ou Mc Donald's... C'est dire. 

    Les meilleurs repas thaïs ne sont pas forcément pris dans un restaurant. On trouve d'innombrables "food court" dont certains ont une excellente réputation et beaucoup de petites échoppes de rues bâties sur un sidecar qui servent de merveilleux plats, comme des soupes de nouilles.

    Mon meilleur souvenir est sans doute le food court du zoo de Chaing Mai. J'ai attendu longtemps mon plat et j'ai ainsi pu observé la préparation et le spectacle des flacons, des tubes et des pots à ingrédients et épices. C'était remarquable. Rien n'est mesuré et tout est pourtant pris dans un ordre précis et dosé subtilement, déposé par poignées, par pincées ou par petites touches... Le plat était à la fois doux et épicé, sucré et salé, avec tellement de saveurs différentes qui s'enchaînaient avec un équilibre incroyable. Et pourtant comme en témoigne la photo, ça n'avait absolument l'air de rien et c'était totalement inattendu. 

    A table !

     

    Les repas les meilleurs sont souvent les plus simples. Dans les montagnes du triangle d'or, là où se situait le camp d'éléphants, il n'y avait ni eau ni électricité. Pendant qu'on nous enseignait les rudiments du dressage des éléphants, une des femmes des Mahout préparait un repas dans d'énormes casseroles sur un feu de bois. Du riz, des légumes bouillis et une omelette. En désert, des ananas coupés. Les enfants ont adoré. Nous aussi.  

    A table !

     

    La Thaïlande a aussi été l'occasion de découvrir une autre manière de manger (les baguettes qui sont utilisées surtout pour les soupes avec les nouilles) et de goûter d'autres fruits : les mangosteens, le fruit du dragon (qui est en réalité la fleur d'un cactus) et une infinie variété de bananes. 

    A table !

     

    Dans l'article sur la côte caraïbe, j'avais précisé que toutes les bananes d'Amérique Latine viennent des îles Canaries. C'est vrai, elles viennent d'une variété qui a été importée là-bas et modifiée ensuite pour le climat du continent américain. Mais avant d'arriver aux Îles Canaries, les bananes sont originaires d'Asie où elles sont cultivées depuis de nombreux siècles. Il en existe plus de 200 variétés ! Mes préférées sont les "Little honey Bananas" qui mesurent trois à quatre centimètres et qui sont très jaunes et dont le goût est proche de celui du miel.

    On trouve très couramment les "Ladies fingers" - doigts de jeunes filles. Enfin, il y a aussi toutes les variétés de litchis qui sont généralement vendus en branches. Je n'en avais jamais vus auparavant, et faute de traduction, nous les avons souvent rebaptisé (notamment les licthis-melons dont nous ignorons le nom mais qui ont le goût de melon :-) ). On trouve des litchis impériaux, qui sont gros et roses et aussi des litchis poilus (le nom n'est pas de nous). 

    A table !

    Sur la photo, Arthur tient un "fruit du dragon" et Jules, deux litchis poilus. Le fruit du dragon blanc ou rose à l'intérieur et contient beaucoup de grains noirs comme le kiwi. Il est cependant beaucoup moins acide que celui-ci.

     

    Bien évidemment, il est facile de trouver de la nourriture exotique en Thaïlande, puisque la cuisson et les ingrédients diffèrent beaucoup. Prenons par exemple les œufs : il y a les œufs de poule "classique" mais il y a aussi des œufs de cent ans, qui sont des œufs de poule aussi qui ont été conservés pendant un mois sous de la cendre (je simplifie un peu la recette) et qui sont pour nous aussi effrayants qu'exotiques. On trouve aussi très facilement des œufs de canards ou de caille. 

    A table !

      

    Autre exemple des différences, les Thaïlandais mangent du riz le matin, sauf qu'il est cuit avec une sorte de pain trempé dans du sucre de canne (photo ci-dessous) et conservé dans une feuille de banane. C'est très bon mais finalement pas si différent d'un riz au lait.

    A table !

     

    Si notre épisode à Chiang Mai a été le moins bien de notre voyage, l'un des bons souvenirs que j'en garde est d'avoir eu l'opportunité de goûter différents plats que Slandha nous préparait tous les matins (les deux photos précédentes et la suivante l'illustrent bien).  

    A table !

     

    A Pattaya, nous allions plus souvent chercher de la nourriture à l'extérieur, souvent des poulets rôtis ou des morceaux de poulets frits avec des herbes (photo ci-dessous). En cette période, qui correspondait au Ramadan, nous allions nous fournir chez les vendeurs de rue musulmans. D'abord parce qu'ils ne trichaient pas sur les prix ensuite parce que ce devait être dur pour eux de travailler sous 40°C avec des odeurs de nourriture toute la journée (mais qu'il faut bien qu'ils continuent à gagner un salaire) et enfin et surtout parce que c'était bon. 

    A table !

     

     

    En Australie, on peut trouver de tout, des fruits, des légumes et de la viande. En quantité et en qualité. Le territoire est si vaste et si isolé du reste du monde qu'il n'y a presque pas d'importation. On trouve toujours des contre-exemples, je suis tombé au supermarché Coles sur des kiwis provenant de... France ! Mais dans l'ensemble, nous achetons plutôt australien.

    Après ces péripéties costaricaines et thaïlandaises, on a surtout été heureux de manger du bœuf. C'est une viande très facile à trouver et de très bonne qualité. De plus, le prix est aussi bien moins élevé qu'en France (surtout en ce moment où le taux de change est favorables aux européens). L'agneau, qu'il vienne de Nouvelle-Zélande ou d'Australie, est aussi très bon (on a vu de près les élevages qui sont très loin d'être intensifs !).

    Un mot aussi sur les viandes exotiques : le kangourou n'est pas si consommé que cela ici. Certes, on en trouve dans tous les supermarchés, mais contrairement à ce qu'on pourrait croire, il ne s'agit pas d'une viande d'élevage. Chaque année, les états australiens décident du nombre d'animaux à chasser, en fonction de la population des espèces. Et ceci pour conserver l'équilibre. Deux espèces seulement sont tuées, toujours des mâles et selon un procédé et une chasse très encadrés par la loi (l'animal doit uniquement être tué par une balle dans la tête à une distance préétablie...). Manger du kangourou est bon pour la santé et pour l'Australie : c'est un animal sauvage qui ne reçoit donc pas d'antibiotiques, de médicaments, d'hormones... et dont la viande contient très peu de graisse (très bon pour le cœur, il paraît). Adapté aux conditions climatiques, il consomme moins d'eau qu'une vache ou un mouton et son abattage participe à la régulation de l'écosystème, bousculé par la disparition de ses prédateurs.

    On mange aussi du crocodile d'eau salée près de Cairns et de la barrière de corail. Si nous n'y avons pas personnellement goûté, les avis convergent pour dire que la viande a un fort goût de poisson.

    Voici pour le plaisir des yeux quelques plats néozélandais : du cerf en soufflé (il y a de très nombreux élevages) et un filet de poisson dégustés dans un restaurant d'Akaroa.

    A table ! 

    A table !

     

    La Nouvelle-Zélande fait aussi beaucoup de promotion autour du miel Manouka (miel de tea-tree) dont on dit qu'il possède de nombreuses vertus. C'est un miel très bon et très fort en goût mais il n'est pas certain que ses vertus justifie son prix. On le trouve cependant dans de nombreux produits, ici et là-bas : le jambon et le saumon par exemple, sont souvent fumés au miel de Manouka... 

    A table !

     

    Les meilleurs souvenirs culinaires ne sont pas toujours gustatifs, voici pour terminer celui d'une soirée dans un resort de Koh Mak. La nourriture était excécrable, mais le coucher de soleil et la vue difficilement égalables.  

    A table !

     

     





  • Commentaires

    1
    Frudy'M
    Vendredi 24 Janvier 2014 à 11:52

    Quelle richesse gustative !!! Trop mignons les enfants !!!! ... Quels souvenirs. Merci de nous les avoir fait partager. Bisous Mamie

    2
    tutti frutti
    Samedi 25 Janvier 2014 à 13:29

    Et le vin? Vous vous en êtes passés?

     

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