Kuranda est une ville qui se situe à 25 km de Cairns.

La ville est connue car elle est desservie par un train dont la construction a débuté en 1886 et qui fonctionne toujours.

Kuranda est située dans les montagnes autour de Cairns, et on sent que la construction de cette voie ferrée a rencontré bien des difficultés : on traverse une cinquantaine de ponts et une multitude de tunnels. Certains wagons du train datent des années 1900. La voie ferrée et le train fonctionnent comme à l'époque. Le tout à la vitesse de l'époque d'ailleurs. 37km, 2h de trajet !

La vue est magnifique à chaque instant, on voit des cascades, par endroit la végétation a tous ses droits, c'est un régal pour les yeux. On traverse des petites villes qui ne ressemblent pas à ce qu'on a vu jusqu'à présent. Nous avons surtout visité les grandes villes, et là, on s'attendrait à voir Tom Sawyer débarquer, on se croirait sur les rives du Mississipi. Ce qui est complètement absurde, vu qu'on y est jamais allés et qu'on ne sait pas comment c'est :) (Oh les beaux clichés!)

La ville de Kuranda en elle même est peu attrayante. C’est bien simple, elle n'est que touristique, et rien d'autre. On y trouve une trentaines de magasins souvenirs tous accolés les uns au autres, avec des restaurants et cafés.

Au bord de ces échoppes, des enfants aborigènes chantent et dansent pour quelques sous dont ils n'ont aucune conscience. Pour eux, l'argent en lui-même n'a pas de sens, ils aiment simplement jouer avec les pièces comme avec des pogs après leur chanson. Ici, le filon "aborigène" est poussé loin, on les donne en spectacle, mais cela ne semble pas leur poser problème. Ils se détachent clairement des autres habitants, ils sont peints, nus pieds, font de la musique dans la rue. On les imaginerait bien le soir retournant dormir en famille, au milieu des montagnes, où ils ne font plus qu'un avec la nature. Il n'en est rien. Ils ont leur maisons l'entrée du village, comme les autres. ils semblent n'appartenir à aucun monde. C'est dérangeant. D'un côté, on est content de voir qu'il y a encore des aborigènes, qui existent et vivent au milieu de la société australienne. C'est aussi réconfortant d'entendre leur voix, dont les tonalités et les accents n'ont pas d'équivalent, de voir leurs enfants jouer au parc. De l'autre, c'est déprimant (et culpabilisant) de voir les aînés traîner dans les parcs, fumer du shit, se disputer, boire (et vomir). Mais nous savons que nous ne sommes pas au bout de nos surprises à ce sujet.