Quelques nouvelles après un mois de confinement.

Lorsque j'ai écrit le dernier article, nous étions de 23 mars, 48h avant le début du confinement. Nous devions être confinés pendant 4 semaines, soit jusque mercredi dernier, le 23 avril. Ici, il y a 4 niveaux d'alerte. Celui du confinement total est le niveau 4 : on reste chez soi, on ne va pas travailler, seuls les magasins d’alimentation sont ouverts, pas de sorties tolérées. Le sport est autorisé s'il est pratiqué seul et que ce n'est pas un sport à risque (on n'a pas le droit de se baigner par exemple, car si nous avions un problème, il faudrait forcer un potentiel sauveteur à sortir de sa bulle). Il n'y a pas comme en France d'aménagements pour certains magasins, ni de drive. Même les commandes internet sont suspendues pendant le niveau 4, sauf pour les produits désignés comme essentiels. Pendant ces 4 semaines, je suis sortie 3 fois pour faire les courses, et David 1 fois. Les enfants n'ont pas bougé de la maison.

La semaine dernière, le niveau 4 a été prolongé d'une petite semaine (jusque demain mardi 28), puis, nous passons au niveau 3 pendant 2 semaines. Concrètement, le niveau 3 ne change pas grand chose pour nous. Ce qui va changer, c'est que certaines écoles vont rouvrir si elles peuvent mettre en place des mesures de sécurité adaptées, certaines entreprises vont pouvoir retravailler doucement, et quelques magasins vont reprendre leurs activités : ils restent fermés, mais nous pourrons commander en ligne et venir chercher nos commandes. Mais la règle est la même : on ne peut sortir qu'en cas de nécessité, et nous n'avons pas le droit de nous approcher à moins de 2 mètres de gens qui n'appartiennent pas à notre bulle.

Ici, le but est clair, il ne s'agit pas de limiter les dégâts mais bien d'éradiquer le virus (d'ailleurs, même lorsqu'il n'y aura plus de cas, la Nouvelle Zélande ne rouvrira pas ses frontières tant qu'un vaccin ne sera pas trouvé). Depuis 1 semaine, on dénombre entre 0 et 7 nouveaux cas par jour (0 aujourd'hui !). Le nombre de personnes testées est très élevé, ce qui permet d'éviter les cas cachés. Si une personne l’attrape, alors tout son chemin est scrupuleusement retracé sur plusieurs jours, et chaque personne potentiellement en contact avec le malade est testée (même s'il y en a toujours qui passent au travers des mailles, bien entendu le système n'est pas infaillible). On dénombre 19 morts, dont 14 dans la même maison de retraite. On espère cumuler plusieurs jours d'affilée avec 0 nouveau cas, ce qui permettrait de ne pas prolonger le niveau 3 au delà des 2 semaines actuellement prévues. Les Neo-zélandais sont globalement favorables à ce que le confinement continue, pour ne pas avoir l'impression d'avoir fait cela pour rien. Beaucoup sont au chômage forcé, et ici, pas de chômage payé. De l'argent a été débloqué pour que les entreprises puissent tout de même dédommager les employés qui ne travaillent plus mais c'est n'est pas grand chose. Certains ne réalisent pas assez la chance qu'ils ont de pouvoir toucher 80% de leur salaire en ces temps difficiles...

Une autre raison pour laquelle les gens sont favorables au confinement, c'est qu'ils ont conscience du rôle qu'ils ont à jouer dans l'éradication de ce virus. Le gouvernement a expliqué qu'il avait besoin de tous les citoyens, il a fait appel à la solidarité, à l'entraide. Certains services d'entraide se sont d’ailleurs développés à une vitesse incroyable. Nous recevons mails et textos très régulièrement nous informant de la situation, et nous rappelant qu'il est essentiel que chacun se sente bien. Les décisions sont prises puis adaptées en tenant compte de l'avis de tous : médecins, recommandations internationales, citoyens, entreprises, même l'opposition au gouvernement est écoutée !

De notre côté, le temps commence à sembler long. Heureusement que nous sommes dans une grande maison, avec le jardin et la dune ! Nous ne sommes pas chez nous, donc nous n'avons pas grand chose à faire. En plus, nous n'avons pas de livres, on se partage une liseuse à 5, autant dire qu'on ne s'évade pas bien loin ! On continue l'école, bien entendu, on regarde des films et dessins animés, on fait des jeux, mais il faut bien avouer que très vite, on tourne en rond. Par chance, le temps reste agréable, même si on sent bien qu'on s'enfonce dans l'automne. Les journées sont de plus en plus fraîches, mais à part quelques jours de très mauvais temps, le soleil brille tous les jours.

Une de nos préoccupations était nos visas : ils étaient valables jusqu'au 15 mai, et nous ne savions pas bien comment nous allions faire, puisqu'on ne pouvait plus repartir en Australie qui a fermé ses frontières. Finalement, d'elle même, l'immigration a prolongé tous les visas des étrangers jusqu'au 25 septembre. Problème résolu :)

Mais le 25 septembre, on fait quoi du coup ?? Nos possibilités se sont tout de même bien réduites : impossible désormais de viser l'Australie, et notre demande de visa en cours en NZ ne sera pas regardée tant que les frontières seront fermées. De plus, vu que tout est fermé, il ne nous est plus vraiment possible de trouver de travail, d'autant que de nombreux Néo-zélandais en cherchent, du coup ! Mais nous ne sommes pas sans rien pour autant : 

- J'ai répondu à une annonce d'une agence de recrutement spécialisée pour les professeurs d'école. J'ai passé leur sélection, et je suis désormais inscrite dans leur base de données. Si une école est intéressée, ils s'occupent du visa de travail. Je ne sais pas bien si ça peut fonctionner. Surtout qu'en ce moment, tout est fermé, je pense pas que les recrutements battent leur plein !

- Ma reconnaissance de diplôme est en cours (ici en Nouvelle-Zélande, mais également en Australie), mais à priori, les chances de l'avoir sont plus que minces... Je leur demande à la fois de reconnaître mon diplôme, et de me donner l'autorisation d'enseigner. Si j'ai tout cela, je pourrais chercher un travail, mais il faudra quand même ensuite demander un visa de travail lorsque j'aurais une offre d'embauche.

- Pour assurer notre avenir ici, nous avons fait donc des demandes dans plusieurs universités. Si l'un de nous étudie au niveau le plus haut (level 9 - Master), les enfants sont considérés comme "domestiques", donc ils peuvent aller gratuitement à l'école, et l'autre a le droit de travailler. En plus, cela nous permettra de mieux nous intégrer et de mieux comprendre le fonctionnement de la Nouvelle Zélande, des entreprises en particulier. Pour le moment, nous avons une réponse positive pour David. Nous attendons de voir si nous avons d'autres retours positifs pour choisir l'endroit où nous nous installerons. La rentrée se fait le 20 juillet, donc d'ici là, nous serons passés en visa étudiant. En plus, après un visa étudiant, on peut obtenir un visa de travail de 3 ans. Bref, tout cela semble bien se goupiller, même si nous ne savons pas comment faire financièrement. On verra.

En attendant, nous sommes dans cette maison jusqu'au 25 mai. On espère savoir d'ici là où nous allons nous installer pour pouvoir y aller directement. Sinon, pour des raisons pratiques, on ira passer quelques jours/semaines à Wellington.

Je mets tout de même quelques photos, c'est un peu toujours la même chose, mais nous ne nous éloignons pas de plus de quelques centaines de mètres de la maison. Le paysage a beau être joli, c'est quand même toujours le même !!

Lorsqu'il n'y a pas trop de vent, on se balade un peu sur la plage. La mer est toujours loin, la partie sablée est immense.

La plage s'étend de chaque côté à perte de vue.

Les enfants ont construit une super cabane. Il y a plein de morceaux de bois sur cette plage, et nous avons essuyé 2 bonnes tempêtes qui ont ramené encore plus de bois !

Voici la vue du village depuis la dune de notre chemin.

La plage, depuis la dune. Vers le sud....

... et vers le nord !

Juste avant le confinement, nous avons passé une journée à Wellington pour changer notre voiture de location. Cette photo est prise sur le chemin du retour.

Nous avons encore de belles journées, on en profite !

Un peu de sport !

 Une carte d'anniversaire du bout du monde ! Joyeux anniversaire Mamie Micheline !