• Comment préparer un véritable café tico ?

    Le café costaricain est considéré comme un très grand cru. Si les grains sont les mêmes qu'en France, on ne le consomme pas exactement de la même manière ici.

    Pour faire un vrai café Tico, il faut d'abord... du café. Le café estampillé "tradicional" est un café moulu auquel est ajouté 10% de sucre (azucar).

    La marque Rey (à droite sur la photo) est la plus connue des marque de café tico. Son slogan est "La bebida de los ticos" (la boisson des costaricains) . Le café en grains est plus courant ici qu'en France. Mais surprise, peu ou pas d'expressos (sauf dans les restaurants destinés aux étrangers). Dans l'ensemble les costaricains consomment du café "filtre" dans de très grandes tasses, et c'est également ce qui est servi dans les restaurants et les "sodas", qui sont des sortes de "brasseries" ou "paillotes" où l'on sert des plats.

    Il est préférable d'opter pour un café "bio" (organico en Espagnol ou organic in English). Il existe deux types de plantes de café, le robusta (petits grains, plus fort en caféine, plus facile à cultiver) et l'arabica. L'arbre "arabica" est originaire de la région qui couvre l'Ethiopie au Kenya en passant par le Soudan mais comme le breuvage issu des grains était dégusté par les habitants de l'autre rive du Golfe d'Aden (péninsule arabique), on l'appelle "arabica". C'est ce café que l'on trouve majoritairement ici.

    Comment préparer un véritable café tico ?

    A gauche, bien. a droite, pas bien.

    Le cafetier arabica demande plus de soins que le robusta. Il doit pousser dans un climat tempéré, de préférence en altitude, où le taux d'oxygène est plus bas. Ses grains vont donc se développer plus facilement. Avoir un café bio est l'assurance que la plante a bien poussé en altitude et qu'elle n'a pas reçu des tonnes d'engrais ou d'insecticides. Les exploitations biologiques du Costa Rica profitent des engrais naturels de la terre volcanique, sont situées en altitude, et sont bordés des plants de bananes qui permettent de garder les plants de café à l'ombre. Ceci permet aussi d'économiser de l'eau.

    Mais revenons à la préparation. Une fois le café sélectionné, il faut une authentique machine à café tico (à gauche sur la photo). Pour la faire fonctionner, un appareil de chauffe (ici un réchaud à gaz) et une bouilloire.

    Comment préparer un véritable café tico ?

    Il faut ensuite garnir la chaussette de café et verser l'eau. 

    Comment préparer un véritable café tico ?

    La ressemblance avec une cafetière Nesspresso est frappante

     

    Le Costa Rica a été le premier pays d'Amérique centrale à cultiver du café au 19e siècle. A l'époque le gouvernement distribuait gratuitement des plants aux agriculteurs. Ceci a assuré sa prospérité. Contrairement à d'autres pays d'Amérique latine, la production n'a pas été "trustée" par quelques grandes familles. Des exploitations agricoles de taille moyenne ont pu prospérer. Au Brésil, grand pays producteur de café, s'est créée une classe de travailleurs pauvres, des métayers corvéables, qui exploitaient une terre qui ne leur appartenaient pas. 

    Deux familles costaricaines ont cependant prospéré plus que les autres et ont eu un impact politique sur le pays. Au milieu du 19e sicèle, l'un des présidents, qui était descendant direct de Coronado, fondateur de la première colonie, était aussi le premier exportateur de café du pays. Il a été renversé par son beau-frère qui a proposé la création d'une banque nationale indépendante des producteurs de café.

    L'un des plus importants présidents du Costa Rica, Oscar Arias Sanchez (prix nobel de la paix en 1987) est né dans une riche famille de barons du café. Cela ne lui a pas empêché de s'en émanciper. 

    Ici, le café est le premier produit d'exportation, devant la banane. Par un rebondissement étrange de l'histoire, c'est grâce à la prospérité du café que la banane est devenue le second produit d'exportation, que la façade caraïbe a été habitée et que des gouvernements d'amérique latine ont été renversés.
    Nous serons dans une dizaine de jours de l'autre côté... Ce sera l'occasion de raconter cette étrange histoire.

    Terminons cependant sur une note gustative. Pour les besoins de cet article, j'ai testé le café Rey Pas bien. Malgré ces défauts évidents (pas bio, coupé avec du sucre, filtre...) il est, sans mauvais snobisme, bien au-dessus de la plupart des cafés que j'ai pu goûter.

    David


  • Commentaires

    1
    Samuelpauline
    Vendredi 19 Avril 2013 à 23:26

    Merci pour cet article enrichissant.

    Quand je pense qu'en plus de 7 ans de Segafredo, ils ne m'ont jamais payé le voyage au Costa Rica..... Je me dis que j'ai bien fais de les quitter ! lol

    A quand un article sur les pates ? ;-)

    2
    deaaj Profil de deaaj
    Vendredi 19 Avril 2013 à 23:30

    L'Italie n'est pas au programme, Samuel !!!

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