Petit récit de notre journée avec les éléphants, cadeau d’anniversaire d’Arthur qui a fêté ses 5 années le 12 juin.

Nous avons passé du temps à dénicher cette journée. En effet, très vite nous nous sommes aperçus que la plupart des camps proposant des balades à dos d’éléphants abritaient des animaux sévèrement traités, j’ai lu des récits et vu des vidéos presque insoutenables.

Plusieurs choses à observer afin de s’assurer que les animaux ne sont pas maltraités. Entre autre, pouvoir rester au contact des éléphants toute la journée : il est facile de bien traiter un animal pendant 10 minutes lorsque les visiteurs sont là mais de le taper quelques minutes plus tard à l’abri des regards. Pas de basket non plus sur le dos de l'éléphant pour s’asseoir, il faut monter à même l’animal pour ne pas lui faire mal. Aussi, pas de « shows » : des éléphants peignant un bonhomme avec leur trompe, ça semble sympa au premier abord, mais à y réfléchir, et je me demande combien de coups l’éléphant a pu prendre afin que l’homme parvienne à ce niveau de domestication. Et puis nous ne sommes pas là pour ça.

Quelques camps, la plupart situés dans le nord de la Thaïlande travaillent dans un réel respect de l’animal (en tout cas c’est ce qu’il semble). Mais, problème, passer la journée simplement à écouter comment s’occuper d’un éléphant avec 40 autres personnes, ça ne nous intéressait pas.

Nous avons fini par trouver un camp qui semblait idéal : animaux bien traités, groupes  de 6 à 10 personnes max, une journée entière au contact des animaux, et plus d’1h30 de balade à dos d’éléphant.

Voici le site internet : http://www.baanchangelephantpark.com/

Nous n’avons pas été déçus, c’était une journée extra-ordinaire ! 

Pour commencer, il faut rejoindre le camp des mahouts. Le mahout est le maître, le guide et le soigneur de l'éléphant. Un mahout s’occupe d’un seul éléphant, et un éléphant n’a qu’un seul mahout. Et c'est parti pour 1h30 de voiture taxi ! Nous étions 8, nous 5, une espagnole et un couple de hollandais.  

A notre arrivée, nous passons une tenue confortable (et moche !). Ensuite, Pom, notre guide, nous explique quels mots utiliser pour guider l’éléphant. J’ai d'abord retenu que pour arrêter un éléphant, il fallait lui crier HOW. Pour le faire avancer, c’est paï. Après l’avoir entendu peut être 1000 fois dans la journée, Jules l’a adopté et ajouté à son vocabulaire. Nous l’entendons maintenant dire paï paï à toutes les sauces, à qui veut bien l’entendre.  

 Cependant, il ne faut pas s’y fier, on aura beau crier PAÏ de toutes les forces à l’éléphant, si il préfère jouer avec cette branche, là, il jouera avec cette branche, là. De plus, si l’éléphant a un mahout, ce n’est pas pour rien. C’est parce qu’il n’écoute que lui. Si le mahout passe des années à se faire entendre de son éléphant, ce n’est pas pour qu’un occidental fraichement débarqué se mette à guider sa bête d’un claquement de doigts

Pour résumer, si on veut faire lever l'éléphant, on dit sung. Pour qu'il avance, c'est pai, pour qu'il s'arrête, c'est how. Pour la marche arrière, on doit dire toi. Si on veut tourner, c'est keh, pour tourner vers la droite, on tape du pied gauche sur l'éléphant, si on veut aller à gauhe, je vous laisse deviner. Si on dit maplong, l'éléphant se baisse, si on dit jalong, il baisse sa tête. Etrangement, ce langage n'est pas du thaï, mais du coréen. 

 Après avoir appris ces 7 mots qui , nous semble t il, pourraient nous sauver la vie, nous apprenons à monter, chacun notre tour, sur un éléphant qui s’appelle Dodo. Il faut le faire s’asseoir, mettre son pied sur sa jambe, se tenir à son oreille, et grimper tout là-haut, le plus gracieusement possible s’il vous plait. Première impression commune : un éléphant, CA PIQUE ! Sa peau est recouverte de longs poils épars mais drus.

Nous faisons quelques pas dans le camp, histoire de nous habituer un peu à notre monture.  Voici nos premières fois :

Pendant que chacun prenait un peu d’assurance sur Dodo, nous avons passé un peu de temps avec nos futures montures. On leur a donné a manger, histoire qu’ils nous aient à la bonne J Des bananes, principalement, et de la canne à sucre. Les voici, plus un éléphanteau (trèèèès indiscipliné ! ) qui tête sa maman.

Après ces premières émotions, nous avons le droit à un repas de chef, omelette, riz, bouillon, légumes, ananas à volonté.

 Vient ensuite ce temps tant attendu, celui de la balade ! David prend Jules dans le bébé taï (drôlement bien nommé, celui-ci, par ici !  ) et Alexandre se tient derrière lui. Je monte avec Arthur. Un mahout se tient derrière Arthur pour le tenir.

 Et c’est parti pour 1h30 de promenade. Nous nous enfonçons dans les montagnes, le paysage est magnifique. Nous n’avons pas de photos, c’était risqué pour nos affaires de les prendre avec nous.

Au bout de 45 minutes, nous commençons à en avoir un peu marre. Avouons-le, un dos d’éléphant, en plus de piquer, ce n’est pas très confortable. Nous prenons un sentier très escarpé, en pente, et nous descendons vers la rivière. Enfin, par « nous », j‘entends tout le monde sauf Arthur et moi, notre éléphant préférant jouer avec tous les arbustes autour. Environ 20 minutes après tout le monde, nous atteignons enfin une petite rivière que nous traversons. Enfin, que nous traverserons une fois que notre éléphant aura terminé de jouer avec sa trompe. Vous l’aurez compris, notre éléphant, à Arthur et moi, est très joueur (comprenez, très lent, quand est ce qu'on arrive ???) 

Pendant que je galérais avec ma tête de mule, l'éléphante de David (78 ans, un éléphanteau de 9 mois, qu'est-ce que vous dites de cela ?!), loin devant, faisait la course avec un autre éléphant. Déjà, pendant qu'un état en train de manger, les 2 pachydermes s'étaient cherchés mutuellement. D'ailleurs, la réaction des mahouts nous avait rassurés : l'éléphant qui avait poussé l'autre, brisant presque la barrière de bambou, s'était fait réprimandé mais aucunement maltraité). A la fin de la promenade, l'éléphant qui s'était fait pousser faisait des queue de poissons à l'éléphante de David, les deux accélérant, puis freinant, brusquement. Les éléphants restent des animaux sauvages, on sent que l'activité pourrait devenir dangereuse. Malgré ça, les mahouts ne sont pas intervenus. Leur vie, c'est d'accompagner un éléphant, pas de la changer.

Enfin, nous atteignons le coin de rivière où nous allons pouvoir baigner les éléphants ! Ceux-ci s’allongent volontiers dans l’eau pendant que nous les arrosons et les brossons.

Nous repartons de la rivière en voiture (de toute manière, je ne serais pas remontée sur l’animal !), on s’arrête pour prendre une douche et se changer, avant de rejoindre Chiang Mai.

 Au final, une super journée d’anniversaire pour Arthur ! Et après ça, une excellente nuit pleine de beaux rêves pour tous !